mardi 29 septembre 2009

J'habite avec 15 enfants !!!





































































































































































































































Cette semaine est une semaine de vacances. Pour leur faire changer d'environnement un peu, plus de la moitié des enfants de l'orphelinat sont allés chez un membre de leur famille. Et ceux qui n'ont nulle part où aller passent quelques jours...dans "ma" maison!!!
Ils ont débarqué samedi soir avec quelques affaires et...la cuisinière de l'orphelinat qui passent aussi ces quelques jours ici!! Ils dorment à l'étage au-dessus de moi, et mangent par terre là où je mange d'habitude le soir avec Kalyani.
Bon ça veut dire que tous les matins je peux pas dormir plus que 6h du matin mais c'est tellement génial d'être réveillé par des rires d'enfants dans ma maison, de sortir de ma chambre et de voir une dizaine d'enfants dans le couloir!!
Certains ont eu quelques moments de blues car ils voient que les autres passent leurs vacances dans leur famille alors que eux personne n'est venu les chercher... Mais dans l'ensemble ça leur fait du bien de changer de lieu, de sortir un peu de l'orphelinat. Ils sont super contents de pouvoir regarder la télé (entre les coupures d'électricité bien sûr!!), et je leur ai appris à jouer au Uno!
Pendant quelques jours il y a un festival hindou, dans les rues les gens sont déguisés (en animal, en dieu, en fille, ...) et dansent. L'un d'eux est venu devant la maison pour montrer aux enfants.

En tout cas, le fait que les enfants soient chez moi cette semaine m'a apporté le changement et la compagnie qui me manquaient ces derniers temps, je suis donc très contente (même si du coup je dors peu!!) !
Et pour apporter du changement j'ai également demandé à visiter les groupes de micro-crédit. Pour l'instant je ne peux pas faire plus qu'observer (notamment à cause de la barrière de la langue) mais Peter veut que après j'écrive des projets pour les groupes (ce que les 2 autres volontaires de l'IEP avaient aussi fait).
J'ai aussi dit que je ne pouvais pas continuer à avoir les 2 plus petites classes. A la rentrée (dans une semaine) on va mettre en place des emplois du temps et j'aurais souvent les 2 plus grandes classes, je vais donc pouvoir faire réellement cours (je vais donc réfléchir très bientôt à la préparation de mes cours!!).

Cette semaine j'ai donc commencé à rendre visite à des groupes de femmes organisés autour d'un projet financé grâce au programme de micro-crédit de l'association (on les appelle les ''Self-Help groups'').
J'en profite pour vous donner quelques informations sur l'association dans laquelle je fais mon stage.

Lundi après-midi j'ai pris le bus avec Dency (une des employés de l'association), presque une heure après on est arrivée à Peryiathalai (qui est à 18 km de Satankulam). C'est un village très pauvre, au bord de la mer. Tout est recouvert de sable, même dans les maisons(qui ressemblent plutôt à des cabanes). Il y a plus de 10 000 habitants, la plupart sont des pêcheurs et appartiennent aux plus basses castes de la société. La pêche est très dépendante du climat et les pêcheurs ont beaucoup de mal à gagner leur vie. De plus, ce village a été très touché par le tsunami en 2004.
Dans le village, il y a une école (de 5 à 10 ans) et un collège (de 11 à 15 ans). Bien souvent les enfants arrêtent l'école à 15 ans car ils n'ont pas assez d'argent pour aller étudier dans les villes proches.
Le groupe de femmes que j'ai rencontré (elles ne parlent que tamoul donc la communication est assez limitée! Bien souvent, je me contente d'observer) s'est organisé autour de la production de poisson séché (quand on arrive au village l'odeur est assez horrible!!) (Kalyani m'en cuisine des fois du "dry fish". C'est pas degoutant mais bon j'en raffole pas non plus!!) et de fabrication de filets de pêche.

Cela fait plus de 8 ans que l'association a mis en place le programme de micro-crédit.
Les buts sont :
- permettre aux familles d'avoir des revenus réguliers et suffisants pour vivre
- faire diminuer le travail des enfants et le nombre d'analphabètes
- protéger les gens pauvres des prêteurs privés qui prêtent de l'argent à des taux d'intérêts énormes
- améliorer le statut des femmes et des personnes handicapées (physiques et/ou mentales)
- informer les gens (droits, éducation, santé, nutrition...)
Pour obtenir un prêt (micro-prêt), un groupe doit se formé (environ 10 membres, souvent des femmes ou des personnes handicapées, qui sont les plus désavantagées dans la société), chaque membre doit participer activement au projet. Une réunion avec un employé de l'association est fixée tous les mois (pour discuter et pour rembourser les prêts). Le groupe dispose de plusieurs cahiers, un pour noter les comptes, un autre pour les difficultés rencontrées, ... Le groupe obtient un prêt pour mettre en place une activité qui permettra de générer des revenus réguliers. Les activités mises en place sont diverses (fabrication de vêtements et paniers, élevage de chèvres et poulets, agriculture, transport et vente de boissons et nourriture, réparation de vélos, ...)

Aid India (Action in Disabilities India) est une organisation non-gouvernementale, située dans le Tamil Nadu, un des 29 Etats de l'Inde.
La région dans laquelle travaille l'association (le sud du Tamil Nadu) est une des plus pauvres de l'Inde. Plus de la moitié de la population vit en dessous du niveau de pauvreté et appartient aux plus basses castes de la société indienne. La vie est particulièrement difficile pour les femmes, les personnes handicapées, et les enfants isolés. Le climat est très sec, la pluie n'est pas suffisante pour offrir assez d'emplois dans l'agriculture. Comme c'est proche de la mer, la pêche est une activité très importante ici, même si c'est très dangereux et très changeant. De plus, la région a été très sévèrement affectée par le tsunami en 2004, qui a tout bouleversé, les bâtiments bien sûr mais aussi la faune et la flore nécessaires à de bonnes récoltes. Le tsunami a complètement dévasté la vie de nombreuses personnes (même celles qui ne vivaient pas au bord de la mer) puisque beaucoup sont impliquées dans l'industrie de la pêche.
C'est une région rurale et isolée qui souffre d'un manque d'infrastructures de transport, de santé et d'éducation. Beaucoup d'enfants ne peuvent pas aller à l'école car c'est trop cher et car les parents (qui souffrent également d'un manque d'éducation) ne voient souvent pas l'intérêt d'envoyer leurs enfants à l'école.
Le situation des femmes est difficile, surtout dans les plus basses castes. Elles vont peu à l'école, n'ont souvent pas accès à un emploi, et sont souvent maltraités par leurs maris (la plupart des mariages sont des mariages arrangés et beaucoup d'hommes boivent). Dans les milieux pauvres, avoir une fille est considéré comme une malchance( d'autant que pour marier leur fille les parents doivent payer une dote), elles sont élevées différemment des garçons et la société ne les considère qu'en étant la ''fille de'' ou la ''femme de''. Le micro-crédit leur permet d'avoir un travail et leur permet également de s'affirmer dans une société qui privilégie les hommes.
Dans les milieux pauvres, les personnes handicapées sont également discriminées et exclues de la société (d'autant plus si ce sont des femmes, elles cumulent deux ''malchances''...) car considérées comme inutiles et comme un poids pour la famille. Elles n'ont souvent pas accès à l'éducation et aux services de santé nécessaires. Le micro-crédit leur permet de surmonter leurs difficultés financières mais aussi sociales.
Après le tsunami, l'aide internationale a été énorme mais très peu d'argent a réellement atteint la population, la plupart a été détournée par des organisations gouvernementales mais aussi religieuses (comme l'église catholique romaine) qui sont très puissantes dans la région (et constituent des obstacles pour Aid India dans ses missions de tous les jours).
Aid India lutte contre les violations des Droits de l'Homme et contre la corruption, et a pour but d'aider la population à surmonter ses difficultés par le développement économique et social.
Pour cela, elle a développé plusieurs activités :
- un programme de santé
- un programme ''d'adoption d'enfants à distance'' (parrainage)
- deux orphelinats
- plusieurs écoles
- plusieurs ''humanist centres'' (lieux permettant aux enfants d'étudier le soir, et aux femmes et autres villageois de se réunir)
- une ferme (principalement culture de bananes, de coton, de noix de coco, de riz. Projet d'élevage de chèvres, poulets et vaches)
- un programme d'information et de sensibilisation (droits, santé, éducation, nutrition, ...)
- un programme de micro-crédit (le nom du programme est ''Grama Vasantham'' : ''Grama'' signifie ''village'', ''Vasantham'' signifie ''prospérité'' et ''printemps'')
Le président de l'association est ''Father'' Peter Rajah (le prêtre) mais son rôle est plutôt symbolique. Celui qui gère tout est Peter Raj (mon maître de stage), c'est le secrétaire général de l'association. Il s'occupe de toutes les activités de l'association grâce à une équipe d'une quinzaine d'employés, la plupart sont des femmes et travaillent de manière relativement indépendante, notamment dans le soutien et le suivi des groupes de micro-crédit et la formation de nouveaux groupes.

J'espère que vous allez tous bien (''Nalakingla?''=''Comment ça va?''). Moi ''Nalairken''(=''je vais bien'') meme si il fait toujours aussi chaud!!
A bientôt!

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